Ce qu'il (elle) en pense
Pierre Tucat a écrit
mercredi 27 septembre 2006
Bonjour à tous.
J'ai la chance d'avoir pu tourner ces trois derniers mois avec le prototype qu'Aaton avait développé pour l'AES de Paris, grâce à DC Audiovisuel. Voici ce qu'il ressort de cette expérience.
Pour commencer, je tiens à préciser, non par prosélytisme ou pour ma publicité personnelle, mais parce que je pense que cela permettra mieux de se représenter dans quelle conditions j'ai utilisé le duo Cantar / Cantarem, que je fais partie de la tendance post fader. Je module toutes mes sources de telle sorte que leur mélange à plat en réduction mono me satisfasse. Parallèlement à cette pratique je diverge quand même mes sources sur des pistes séparées, puisque sauf indication contraire de nos amis de la post production la première chose que font souvent les monteurs de direct c'est d'éclater la piste HF en autant de pistes que de personnages. Ceci à pour autre avantage quand je suis dépassé par les événements d'être déjà prêt à laisser un peu plus filer les choses au niveau des ouvertures fermetures de préamplis (et de me rapprocher de la tendance pré-fader). D'autre part j'essaie autant que possible de travailler en utilisant les préamplis du Cantar parce que j'aime leur sonorité, d'où mon intérêt pour sa télécommande.
La prise en main de mon prototype a tout de suite mis en avant les problèmes de temps de latence du traitement du signal du Cantar, on va beaucoup plus vite de moins l'infini à 0 dB avec un potentiomètre linéaire qu'un rotatif. Je craignais d'être dans l'impossibilité de télécommander les préamplis lignes pour lesquels le phénomène est encore plus marqué, à cause de cette bizarre montée du son par bouffée retardée. Sur le terrain, en intérieur comme en extérieur, à condition d'anticiper encore un peu plus que d'habitude pour ne pas perdre les attaques, j'ai pu constater que le phénomène passait inaperçu dans le mélange avec la perche ou les autres sources que j'utilisais. J'ai eu l'occasion lors d'un plan tourné avec une Super Technocrane très en plongée et sept comédiens, de charger huit préamplis Cantar avec une perche et quatre HF en entrées M1 à M5, trois sorties pré-fader d'une Sonosax sx-s6 sur L1,L3,L4. Et curieusement, on s'en est sorti...
La principale difficulté pour moi a été de changer mes habitudes avec des faders linéaires. Quand j'utilisais ceux d'une console traditionnelle je n'hésitais pas à faire des ouvertures franches parfois jusqu'à être proche de la butée et cela n'est pas vraiment possible avec Cantarem. Ce que nous pouvons contrôler par un potentiomètre linéaire sur une console traditionnelle c'est le préampli de mélange sur le bus après un premier étage à gain réglable via le trimmer d'entrée, alors que sur Cantar, Aaton a répondu à notre demande collégiale d'un seul bouton pour toute la chaîne, comme au bon vieux temps du Nagra.... Les derniers millimètres de la course ont beaucoup plus d'importance avec Cantarem qu'avec une console traditionnelle. Ce qui est amusant c'est que ce phénomène n'existe pas avec les rotatifs parce que nous sommes habitués à cette situation et que les repères tactiles sont plus importants. On sait où on en est sans regarder.... Alors je me rééduque. Je suis curieux de connaître d'autres réactions à ce sujet. Il faut préciser que mon prototype n'a pas les faders qui équiperont la série, ils seront plus longs et moins souples. Je trouve les boutons striés et inhabituels très agréables et sûrs sous les doigts.
En conclusion et en espérant que les promesses de Jean-Pierre quant à la mécanique du modèle de série seront tenues, je pense continuer avec cette configuration, agrémentée d'une Cooper CS104 pour pouvoir attaquer les entrées lignes du Cantar en attendant que du côté de Grenoble on trouve le moyen de proposer 9 entrées micros plutôt que 9 entrées lignes....
J'ai la chance d'avoir pu tourner ces trois derniers mois avec le prototype qu'Aaton avait développé pour l'AES de Paris, grâce à DC Audiovisuel. Voici ce qu'il ressort de cette expérience.
Pour commencer, je tiens à préciser, non par prosélytisme ou pour ma publicité personnelle, mais parce que je pense que cela permettra mieux de se représenter dans quelle conditions j'ai utilisé le duo Cantar / Cantarem, que je fais partie de la tendance post fader. Je module toutes mes sources de telle sorte que leur mélange à plat en réduction mono me satisfasse. Parallèlement à cette pratique je diverge quand même mes sources sur des pistes séparées, puisque sauf indication contraire de nos amis de la post production la première chose que font souvent les monteurs de direct c'est d'éclater la piste HF en autant de pistes que de personnages. Ceci à pour autre avantage quand je suis dépassé par les événements d'être déjà prêt à laisser un peu plus filer les choses au niveau des ouvertures fermetures de préamplis (et de me rapprocher de la tendance pré-fader). D'autre part j'essaie autant que possible de travailler en utilisant les préamplis du Cantar parce que j'aime leur sonorité, d'où mon intérêt pour sa télécommande.
La prise en main de mon prototype a tout de suite mis en avant les problèmes de temps de latence du traitement du signal du Cantar, on va beaucoup plus vite de moins l'infini à 0 dB avec un potentiomètre linéaire qu'un rotatif. Je craignais d'être dans l'impossibilité de télécommander les préamplis lignes pour lesquels le phénomène est encore plus marqué, à cause de cette bizarre montée du son par bouffée retardée. Sur le terrain, en intérieur comme en extérieur, à condition d'anticiper encore un peu plus que d'habitude pour ne pas perdre les attaques, j'ai pu constater que le phénomène passait inaperçu dans le mélange avec la perche ou les autres sources que j'utilisais. J'ai eu l'occasion lors d'un plan tourné avec une Super Technocrane très en plongée et sept comédiens, de charger huit préamplis Cantar avec une perche et quatre HF en entrées M1 à M5, trois sorties pré-fader d'une Sonosax sx-s6 sur L1,L3,L4. Et curieusement, on s'en est sorti...
La principale difficulté pour moi a été de changer mes habitudes avec des faders linéaires. Quand j'utilisais ceux d'une console traditionnelle je n'hésitais pas à faire des ouvertures franches parfois jusqu'à être proche de la butée et cela n'est pas vraiment possible avec Cantarem. Ce que nous pouvons contrôler par un potentiomètre linéaire sur une console traditionnelle c'est le préampli de mélange sur le bus après un premier étage à gain réglable via le trimmer d'entrée, alors que sur Cantar, Aaton a répondu à notre demande collégiale d'un seul bouton pour toute la chaîne, comme au bon vieux temps du Nagra.... Les derniers millimètres de la course ont beaucoup plus d'importance avec Cantarem qu'avec une console traditionnelle. Ce qui est amusant c'est que ce phénomène n'existe pas avec les rotatifs parce que nous sommes habitués à cette situation et que les repères tactiles sont plus importants. On sait où on en est sans regarder.... Alors je me rééduque. Je suis curieux de connaître d'autres réactions à ce sujet. Il faut préciser que mon prototype n'a pas les faders qui équiperont la série, ils seront plus longs et moins souples. Je trouve les boutons striés et inhabituels très agréables et sûrs sous les doigts.
En conclusion et en espérant que les promesses de Jean-Pierre quant à la mécanique du modèle de série seront tenues, je pense continuer avec cette configuration, agrémentée d'une Cooper CS104 pour pouvoir attaquer les entrées lignes du Cantar en attendant que du côté de Grenoble on trouve le moyen de proposer 9 entrées micros plutôt que 9 entrées lignes....